Entretien avec Ninouchka

Ninouchka avait reçu un message du Cardinal- Archevêque de Sens lui demandant de passer à son bureau.

Dès qu'elle le put elle se mit donc en route pour l'Archevêché.

Un garde épiscopal lui indiqua le bureau qu'elle demandait et elle s'y rendit sans tarder.

Arrivée devant le bureau du Cardinal, elle fut tout à coup impressionnée de se trouver là et c'est d'une main un peu hésitante qu'elle frappa sur la porte close.

Entendant frapper à sa porte, le Cardinal, assis en un confortable fauteuil de son grand bureau et qui étudiait un dossier de mariage non canonique, leva la tête vers la porte et prononça le mot attendu :

Entrez

Ninouchka, un peu crispée, entendit qu'on l'invitait à entrer.

Elle ouvrit la porte, posément, se donnant le temps de faire face à une situation totalement inconnue pour elle.

Elle n'avait jamais rencontré de prélat et ne connaissait pas trop les usages ... enfin si, elle connaissait Monseigneur Dariush pour l'avoir vu à la cathédrale ou dans les couloirs de la CdE, mais ce n'était pas la même chose qu'un entretien particulier avec un archevêque.

Elle resta à l'entrée du bureau, laissant à son hôte, la direction du protocole et celle de l'entretien

Le Cardinal regarda la femme entrer. Elle semblait assez indécise sur la conduite à tenir. Le Cardinal se le va donc et alla à sa rencontre.

Bonjour Gente Dame,

Soyez la bienvenue en notre archevéché.

Voulez vous prendre place et vous installer confortabement ici pour que nous puissions discuter du motif de votre venue.

Le Cardinal indiqua à la droite de son bureau un espace salon, ou un fauteuil faisait face à quatre autres, le cardinal lui indiquant le premier de ces quatre fauteuils, lui se destinant celui qui leurs faisaient face.

Que puis je pour vous ?

Lorsque le Cardinal vint à elle, Ninouchka s'inclina respectueusement devant lui avant de se diriger vers le fauteuil qu'il lui indiquait.

Bonjour Monseigneur, merci de me recevoir.

Elle attendit qu'il s'asseye avant de le faire à son tour, puis elle chercha ses mots pour répondre à sa demande.

J'ignore à quel point vous avez besoin de connaître les détails de mon histoire pour pouvoir m'aider. Je vais donc aller à l'essentiel et je répondrai ensuite à toutes les questions que vous désirerez me poser.

Il se fait que je suis devenue veuve et que j'ai entendu dire que, même veuve, je ne pourrais refaire ma vie sans qu'une extinction de mariage n'ait été prononcée. Ma demande est donc, Monseigneur, que l'Eglise accepte d'éteindre mon mariage.

Ninouchka se tut, regardant le Cardinal dans l'attente de sa réaction, prête à répondre à ses questions.

Vous avez tout à fait raison.

Voici un extrait du Droit Canon qui concerne l'extinction du mariage.

Le Cardinal tendit un parchemin à sa visiteuse :

Citation :: Section B : de l'annulation du sacrement

Article 1 : Toute demande d'extinction, de dissolution ou d'annulation du sacrement du mariage doit passer en première instance devant l'Officialité Épiscopale locale ou compétente.

Extinction du sacrement du mariage.

Article 2 : L’extinction du sacrement du mariage est une procédure automatique ne nécessitant qu’une constatation de l’officialité diocésaine.

Article 3 : L’extinction du sacrement du mariage n’est applicable que dans deux seuls cas :

- Article 3.1 : Le décès d’un des deux conjoints.

- Article 3.2 : L’entrée dans les ordres d’un des deux conjoints.

- Article 3.3 :Lorsque que l’entrée dans les ordres est le motif invoqué, l’extinction du sacrement du mariage implique une suspension définitive des devoirs conjugaux.

- Article 3.4 : Lorsque que l’entrée dans les ordres est le motif invoqué et qu’il y a eut procréation, l’extinction du sacrement du mariage n’implique pas une suspension des devoirs parentaux.

Article 4 : Lors d’une extinction du sacrement du mariage, le mariage est reconnu valide et légitime, mais ne produit plus d’effets dans le futur. Les effets survenus dans le passé son légitimes et gardent leur pleine légitimité à perpétuité.

Il me faudrait la date et le lieu de votre mariage et al date du décès de votre époux.

Ninouchka prit le parchemin que lui tendait l'Archevêque et le lut attentivement.

Elle regarda le Cardinal :

J'entre dans le cadre de l'article 3.1 ... Vous ne me croirez peut-être pas, mais de voir ces mots, de faire cette démarche de façon aussi officielle ... cela m'émeut. Cela me touche au plus profond de moi.

Mon époux s'appelait Gnompom, nous avons été mariés par Sa Grâce Lexhor en la chapelle du Domaine d'Andéol le 22 juin 1458.

Gnompom est décédé le 13 novembre dernier après avoir disparu le soir de notre mariage et m'avoir laissée sans nouvelles plus de 4 mois.

Je vous remercie pour ses précsions Gente Dame, qui vont me permettre de préparer votre dossier.

Une autre question, votre défunt époux a t'il été inhumé aristotéliciennement ?

Oui Monseigneur. Ses funérailles ont été organisées à Blois le 19 novembre dernier et c'est dame Juliettemarie qui a officié. Mon défunt mari repose dans le cimetière de Blois.

C'est une très bonne chose. J'ai maintenant toutes les informations dont j'avais besoin pour constituer votre dossier.

Je vais le transmettre à la Procureur Episcopale et d'ici quelques jours, vous serez convoquée à l'Officialité Episcopale et nous pourrons prononcer l'extinction de votre mariage.

Ninouchka se leva pour prendre congé du Cardinal.

Je vous remercie d'avoir pris un peu de votre temps pour moi Monseigneur. J'attendrai donc des nouvelles de l'Archevêché. Je suis bien évidemment à votre disposition ou à celle de la Procureur Episcopale pour toute question qui pourrait surgir.

Ninouchka s'inclina devant le Cardinal et se dirigea vers la porte

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