Le bonjour vous va votre excellence,
Je suis Godefroy Amaury de Malfète.
Mon épouse Dame Léanore a entrepris une démarche en dissolution de mariage auprès de vos services. N'ayant pas de réponse de Monseigneur Fitz, j'ai l'audace, je vous demande de me pardonner, de m'adresser directement à votre excellence.
Des amis m'ont prévenu de ce qui se tramait à mon insu, j'ai quitté ma lance armée et crevé des chevaux pour vous rejoindre afin d'éclaircir ce point rapidement. Je dois y retourner le plus vite possible, nous bivouaquons dans le ville franche de La Flèche.
Je tiens à vous donner ma version des faits qui, selon moi, est assez éloignée de celle que raconte mon épouse.
Puisque je suis accusé à tord, puis-je savoir si je peux prendre un avocat ?
J'ai quelques documents qui témoignent de ma bonne foi et aussi des témoins à citer qui ont observé ma conduite irréprochable vis a vis de mon épouse. Je regrette son attitude car je l'aime toujours. Mariés devant le très haut et Aristote en la cathédrale d'Orléans le 16 mars 1460, j'étais loin de m'imaginer cette réaction.
Je n'ai qu'une parole devant le très haut. Le mariage religieux est chose sacrée pour moi.
Nous nous sommes disputés, certes, je l'ai accompagnée jusqu'aux portes de Bruges, à Dunkerque avant de repartir sur Orléans. Elle devait rejoindre sa famille en Flandres. Elle aurait pu se faire accompagner par des membres de sa famille ou bien m'envoyer un pigeon, je serais venu la chercher.
Sa version est rocambolesque. Il n'y a aucun témoin qui atteste de la véracité de son récit.
Elle m'a affirmé que notre enfant Tristan que je pleure encore, était mort, puis qu'il a été enlevé par des brigands puis qu'il était gardé par sa tante en Flandre. Où est la vérité ?
Et pour finir, elle a omis de vous dire qu'elle a fait prendre un arrêté par notre suzerain afin de me bannir du domicile conjugal. En fait, elle m'a répudié comme un laquais. Je n'ai nullement quitté le domicile conjugal, j'y ai été contraint. Je peut vous fournir une copie du document.
Quand a dire que je souhaite vivre de mon coté et elle du sien en restant marié, cela arrive d’être en colère quand on se dispute, ces mots je ne les pensais pas. Je les regrette, j'étais en colère. Je pourrais aussi vous rapporter ses paroles mais je souhaite élever le débat.
1) je l'aime toujours et je suis prêt a assumer mes devoirs comme je l'ai toujours fait. Il n'y a pas de consentement mutuel à son vœu de dissolution.
2) je ne l'ai jamais trompée et toujours aimée, chérie et respectée.
3) je n'ai pas disparu, ni n'ai quitté le domicile conjugal.
4) je ne l'ai pas abandonnée, nous nous sommes disputés et voyant le ton monter, j'ai préféré quitter les lieux plutôt que de voir s'envenimer la situation. Je l'ai donc attendue à Orléans.
5) lorsque je l'ai laissée, elle était à Dunkerque, pour aller a Bruges, juste a coté.
Je ne comprends pas le sens de cette démarche.
Quand à dire que je lui fais peur, il y a de quoi mourir de rire. Elle souhaite simplement me priver du titre de seigneur pour se venger parce que, selon elle, je ne m'occupe pas assez d'elle.
Quand à partir guerroyer, il est naturel qu'un homme fasse son devoir pour son duché. Le Roy a levé le ban et sonné l’hallali sur la province angevine. Léanore préférerais que je reste avec elle, moi aussi je le souhaiterais, mais il faut faire son devoir.
Finalement les choses sont assez simples. Elle cherche à se débarrasser de moi pour des raisons obscures, mais je rappelle que nous sommes mariés devant le très haut.
Je l’aime toujours malgré tout cela. Je souhaite rester marié. Devant le très haut, je n'ai qu'une parole.
Je suis très inquiet au sujet de mon fils, si vous pouvez obtenir des informations le concernant, je vous en serais très reconnaissant monseigneur.